Comment est née l’idée de cette série biographique?
J'aime la musique et quand je suis en train de rêver d’un film, je me trouve
toujours attiré par l’idée d’y introduire une histoire liée à la musique.
Un jour je me suis dit qu’il faut que je fasse un film sur a musique et j’ai fait
la «symphonie marocaine». Le film a réussi et cela m’a encouragé à me spécialiser,
plus ou moins, dans des films ou téléfilms musicaux. L’idée de faire quelque chose sur
Hayani s’est imposée d’elle-même à force de l’entendre chanter partout et chaque jour,
de voir les gens fredonner toujours ses chansons, et surtout de voir des yeux s’illuminer
et des sourires se dessiner sur les visages quand le chant de Mohamed El Hayani
émane d’une source sonore.
C’est un véritable hommage que vous rendez à feu Mohamed Hayani à travers
cette série. L’avez- vous connu personnellement ?
Effectivement, c’est un hommage rendu à feu Si Mohamed et à travers lui à tous
les artistes marocains et à tous les poètes arabes.Beaucoup d’hommes généreux
ont enrichi la scène artistique arabe
et donné beaucoup de bonheur et d’émotion sans rien percevoir en retour.
Feu Si Mohamed, je l’ai rencontré quatre fois pendant les trois dernières années
de sa vie.
Je le trouvais élégant et calme mais ce qui me fascinait, chez lui, c’était surtout
ce sourire qui cachait une vraie amertume.
Il ne se lamentait jamais. Je le trouvais d’une grande générosité.
Comment a réagi la SNRT lorsque vous lui avez soumis votre projet?
Les responsables ont très vite dit oui. Le projet leur a plu. J’ai ressenti chez eux,
comme moi, ce désir de rendre hommage à l’artiste marocain. Depuis, nous avons travaillé
côte à côte pendant six mois et j’en profite pour les remercier pour tout ce qu’ils ont fait
pour moi et pour tous les moyens qu’ils ont déployés pour la réussite de cette œuvre.
Comment s est déroulé le tournage?
Certaines scènes ont- elles été plus difficiles à tourner que d’autres?
Les cinq mois de tournage n’ont pas été faciles. C’était éprouvant mais le soutien
des responsables de la SNRT, de mes comédiens et de mes techniciens
me dopait. Tout le monde était si impliqué que je ne pouvais
qu’aller de l’avant, avancer, malgré toutes les difficultés, sans regarder en arrière. La scène la plus difficile à tourner avait été la scène du spectacle donné
par Hayani pour acheter un million de crayonsde couleur. J’avais 200 figurants
à gérer, 60 musiciens à diriger, donner des indications à 20 acteurs,
dire quoi faire à 60 techniciens et cela en une seule nuit. Ni les moyens ni le temps ne nous permettaient de tourner cette scène
en plusieurs jours.
Mais, je crois que nous l’avons pas mal réussie.
L’interprétation de tous les acteurs était remarquable mais la prestation
de Amin Ennaji était exceptionnelle, pourquoi avoir choisi cet acteur?
Un bon casting représente 50 pour cent de la réalisation. Amine Ennajji,
par son physique, son regard, son calme et surtout son talent d’acteur s’imposait
plus pour jouer ce rôle.
C’est le cas aussi pour Mohamed Bastaoui qui, à part son indiscutable talent
d’acteur, ressemble tellement à Abdessalam Amer que je ne pouvais imaginer
un autre acteur incarner ce rôle.
Avez-vous une nouvelle biographie télévisée en projet?
Oui, j’espère faire celle de Larbi Batma. C’est un personnage qui me fascine, qui m’habite et je finirais par le faire
et le réussir.
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