Phot@KhirArab |
Nabila Benomar est une ancienne députée. Actuellement
membre du secrétariat du Conseil National du parti Authenticité et Modernité,
PAM elle est conseillère à la commune de Meknès. Invitée par l’association
Jossour-Forum des Femmes Marocaines et la Fondation Friedrich Ebert, lors
de la rencontre de Tanger sur la représentation politique des femmes au
Maroc, Nabila a parlé de son expérience lors
des législatives sans fard, ni langue de bois. C’est une analyse sévère qu’elle
nous dresse sur la représentation féminine au sein du Parlement ou aucune
égalité n’existe dans la prise de décision. Les réponses aux trois questions
posées par Actuelles.ma, cette militante chevronnée des droits de femmes, nous
permettent d’y voir plus clair dans la reconfiguration du champ politique
marocain et bien évidemment sans langue de bois.
Actuelles: Lors de votre intervention durant
cette table ronde, vous sembliez pessimiste quand à une représentativité
politique effective et réelle de la femme ?
Nabila Benomar: Effectivement,
la représentativité politique de la femme reste faible et ne répond pas aux
aspirations des femmes marocaines et de l’esprit de la Constitution qui a été
claire sur l’égalité homme-femme, ainsi que la parité de laquelle nous restons
encore loin. Les lois électorales votées après la nouvelle Constitution n'ont
pas tenu compte de l'augmentation de la participation politique des femmes en
utilisant des mécanismes nouveaux. Les amendements présentés par certains
partis allant dans ce sens ont été refusés par le gouvernement et votés
négativement par les partis de l'ancienne majorité.
Phot@KhieArab |
Au parlement
lors des attributions des responsabilités, les femmes sont laissées à l'écart
malgré la compétence et l'assiduité de la majorité d'entre elles. On oublie de
leur accorder des responsabilités, parfois dans le non respect du règlement
interne de la Chambre des Représentants. La situation dans les conseils
communaux, provinciaux et régionaux n'est pas différente.
Actuelles : Selon vous, dans notre contexte politique
et social, les femmes doivent-elles faire la politique comme les hommes ?
Nabila Benomar : Parmi
les peu de promesses concernant les femmes dans le programme gouvernemental, on
retient la révision de l’APALD et la révision des lois pour leur conformité
avec les conventions internationales. Personnellement, je reste très sceptique
sur ces points, vu que le parti que préside le gouvernement et que la ministre
qui s'occupe du secteur sont les mêmes, que va-t-il changer? En plus l'image
que le chef du gouvernement nous a transmise lors de la nomination des
ministres, est celle des hommes devant et les femmes derrière. Ce n'est pas un
hasard, mais au contraire, c'est très significatif.
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