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lundi 1 juin 2015

Femmes pour le Climat

    Les Ambassadrices Vertes

La ville de Skhirate a été le témoin durant deux jours, d'une mini-conférence au Féminin sur le Climat et les changements climatiques. Venus de presque tous les continents,d'éminents chercheurs, scientifiques , juristes ,sociologues,acteurs des ONG, représentants de la société civile ont répondu à l'appel de Women's Tribune, principale initiatrice de ce Forum de "Femmes pour le climat ".




Photo @Womenstribune
Pour ceux et celles qui n'ont jamais assisté à un sommet  mondial sur le climat et les changements climatiques tels ces sommets géants de la COP, le forum "Climat pour les femmes " tenu à Skhirate le 29 et  30 mai 2015, au Centre international de conférences, est le premier évènement dans le monde, rassemblant un très grand nombre femmes venues de plusieurs Etats, dédié à la place des femmes face au changement climatique. Ce "mini" sommet est organisé à quelques mois de la tenue du COP 21 à Paris où les dirigeants du monde entier devront se mettre d'accord sur les dispositions à adopter pour limiter le réchauffement climatique.

Pour Fatiha Bennis, présidente du Women’s Tribune, l’objectif de ce rassemblement des femmes  est" Inclure davantage celles-ci dans les textes, à la fois parce qu’elles sont affectées par les changements climatiques, mais aussi car leur voix n’est pas assez prise en compte dans les prises de décisions liées à l’environnement”.
Cette sixième édition, organisée en partenariat avec « ONU Femmes » et le « R20-Regions of Climate action » s’inscrit dans la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique et particulièrement sur la problématique de la « justice climatique » et les inégalités entre les femmes et les hommes.

"Cette édition consacrée au rôle de la femme dans l’environnement constitue une étape décisive pour la mobilisation des femmes sur les enjeux climatiques, à quelques mois seulement de la 21ème conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris en décembre prochain et à une année à peine de la 22ème  conférence qui se tiendra au Maroc en 2016." a indiqué Fathia Bennis dans son discours d ‘ouverture.
Se référant aux divers rapports édités par les instances de l'ONU sur les conséquences du réchauffement climatique global, la vulnérabilité aux désordres et catastrophes naturelles qui touchent de plein fouet les régions les plus pauvres du monde et les catégories sociales les plus défavorisées,Fathia Benis a rappelé toujours dans son discours d'ouverture que ‘’Les changements climatiques  allaient inévitablement accentuer les inégalités liées aux questions de sécurité alimentaires aux questions de santé accès aux ressources naturelles."
En effet, selon l’ONU, quand une catastrophe naturelle frappe une région, le risque de décès est 14 fois  plus élevé pour les femmes, principalement parce qu’elles ne sont pas ciblées en priorité par les programmes d’alerte et de prévention de ces catastrophes. D’abord à cause des rôles multiples qui sont les leurs en tant que paysannes, productrices de nourriture, d'eau et de bois de chauffage, tout en s’occupant des enfants."
S'exprimant au nom du R20 Michèle Saban a souligné que les femmes ne sont pas suffisamment représentées dans les débats sur les dérèglements climatiques. Elles restent les grandes absentes des gouvernances du climat " les instances de discussions sur le climat restent  invariablement un monde d'hommes et pourtant ce sont les femmes qui sont les premières victimes des bouleversements climatiques".
Et de ce mini sommet sur climat de Skhirate, les femmes et hommes ont  lancé le débat pour une pleine participation des femmes, et sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les niveaux de la prise de décisions sur les questions d’environnement. ‘’ Les politiques de lutte contre le changement climatique doivent inclure une forte dimension d’égalité des genres. Si l’on favorise la participation et l’inclusion des femmes, qui sont souvent en charge de l’agriculture, de la nourriture et de l’eau, ainsi que de la transmission et de l'éducation des plus jeunes, la lutte contre le changement climatique sera d’autant plus juste et efficace"  a souligné Michelle Saban.

Justice climatique

Tout au long des débats, échanges et partages, il s’est avéré que les femmes ont un rôle vital dans le changement climatique. Tous soucieux de transmettre une planète propre et vivable pour nos enfants, l'appel de l envoyé du Président français, Nicholas Hulot résonne encore dans les têtes des participants." L avenir dépend de nous et l’histoire de demain s'écrit maintenant. Assez de mots, il faut passer aux actes. De ce forum, je lance un appel à la sagesse, car l’homme a ses propres limites. J'appelle à la lucidité, car l’homme doit changer de mode de vie et doit changer son comportement. Enfin mon dernier appel va vers la solidarité avec le vivant. Si l’enjeu climatique est un enjeu environnemental c’est avant tout un enjeu humaniste"
Si pour Rachid Benmokhtar, ministre de l’Education Nationale, l’avenir de ce pays dépend des femmes, c’est uniquement et seulement par l’éducation et la formation qu’on peut relever tous les défis" Pour que les femmes puissent s engager, inventer, oeuvrer, entreprendre, décider en matière environnementale, elles doivent pouvoir bénéficier d’une éducation et d’une formation".
Même son de cloche chez d’autres intervenantes engagées et militantes des droits des femmes et des filles.  Selon Thérèse  Olonga de la RDC, l'égalité pour les femmes et des filles est un impératif économique et social." Tant que les femmes n’auront pas été libérées de la pauvreté et de l’injustice tous nos efforts pour la paix, la sécurité et le développement durable seraient vains”. Même constat chez Houria Tazi, présidente de Alliance Maghreb Machrek pour l’eau qui appelle à la nécessité de mettre en avant le droit des femmes à l’eau, à l’ectricité, à la répartition égale des richesses. Renforcés par les propos de Sabah Chraïbi qui estiment que " C’est le partage du pouvoir auquel nous aspirons et pas le changement des mentalités qui est entrain de se faire"
Autres mesures importantes relevées au cours de ces échanges, celles concernant la sensibilisation des décideurs femmes partout dans le monde sur les solutions politiques, technologiques et financières permettant l’essor d ‘une économie verte. Le renforcement et le développement des compétences des femmes pour gérer des projets de manière autonome. Enfin promouvoir une meilleure inclusion des femmes dans les discussions relatives aux financements verts. Divers propositions ont été soulevées dans la salle, ainsi durant la COP 21 une journée devrait être totalement consacrée à la femme, ou encore la nomination à partir de ce forum de Skhirate, des Femmes Ambassadrices du climat qui seront les vrais porte- paroles et représentantes de tous leurs pays,  aussi  la création d’un budget genre du Fonds vert.
Dans ses remarques de clôture du forum, Mary Robinson, envoyée spéciale de l'ONU pour le changement climatique, a souhaité que les actions des femmes pour s'adapter aux changements du climat soient davantage reconnues."  Lorsque l'on prend des décisions pour le climat, ne laissons pas les femmes en arrière. C’est essentiel parce que les femmes ont un rôle vraiment vital dans le changement climatique". 
Cependant comme l’a si bien interprété Pierre Rabhi, co-fondateur de Terre et Humanisme,Maroc  et le tout premier intervenant de ce forum " L’observation des faits révèle que le changement que nous sommes déjà nombreux à vouloir, et même à matérialiser pour certains d’entre nous, ne peut l’ être durablement sans le changement  de chacune et de chacun d’ entre nous" 


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