Café Argana

L’Acte Criminel de Marrakech

L’attentat de Marrakech du jeudi dernier m’a profondément touchée et je ne suis pas la seule d’ailleurs, tous les marocains et marocaines le sont.

Cet Acte Criminel Organisé, lâche et barbare a été condamné de pars le monde mais que pouvons nous faire devant ce cauchemar pourtant bien réel ? Rien, sauf surmonter cette tragédie comme on en a fait pour tant d’autres et apprendre à être patient, à ne pas céder à la panique et à la fatalité.

J’ai reçu en fin d’après-midi quelques photos de Marrakech, qui me semble avoir repris son train-train quotidien, envoyés par un groupe d’ami(es) partis spécialement pour partager avec les marrakchis leur douleur et exprimer leur solidarité dans ces moments un peu difficiles. C’est aussi question de, faire un tour sur la place de Jama Al Fna et dans la médina afin de montrer que dès une menace pèse sur le pays, le peuple marocain est un peuple soudé, uni et mobilisé pour former un tout.

Cette attitude adoptée par mes amis (es)a suscité toute mon admiration et toute ma sympathie (mes amis reprendront leur travail demain et très tôt d’ailleurs).Admiration et sympathie que je voue également aux jeunes bahjaouis, sortis tout de suite après l’attentat, dénoncer cet Acte Criminel.

Geste aussi de noblesse et très significatif, fait par Sa Majesté le roi, qui s’est déplacé personnellement sur les lieux ou a été commis l’attentat.

Majesté, le message est passé, nous sommes avec Vous pour la continuation dans ce processus de démocratisation et d’évolution.

Quand j’écrivais ce billet, l’annonce de la mort d’Oussama Ben Laden n’était pas encore diffusée par les médias, abordée d’ailleurs, abondamment en ces moments.

L’homme le plus hait des américains, et du monde entier vient d’être tué par un commandant à cent pour cent américain.

Je ne me réjouis absolument pas de la mort de cet homme, ce serait indécent de ma part car on ne souhaite jamais la mort d’une personne dans ces circonstances, mais cet homme a tellement fait de mal un peu partout que comme m’ont rapporté quelques jeunes rencontrés ce matin chez mon épicier du quartier, qui est une mine d’informations pour moi :

-« Oussama, le wanted man… tué par les US, c’est du passé pour nous, notre révolution on l’a bien faite, et sans lui, et parfaitement bien dans un civisme et un pacifisme exemplaires. »

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La marche des femmes Saoudiennes

La grogne des femmes saoudiennes

Une société libre et égalitaire ne peut être réalisée que par une lutte commune des femmes et des hommes, je ne sais absolument de qui est cette phrase mais j’adhère totalement.

Hier je reçois un message d’une amie bloggueuse, saoudienne, Ahlam Alshini, de 23 ans très active d’ailleurs, m’annonçant la réussite de leur Marche.

De mon côté je ne peux que m’en réjouir, c’est là un signal fort d’espoir.
Marcher dans les rues de ce pays où le poids des traditions est considérable, et par des femmes de surcroît.
 
Il faut vraiment être courageux alors que nous savons tous que les manifestations et les marches de protestations dans ce pays sont illégales, plus encore, ces marches violent la loi et les traditions islamiques .Une fatwa vient juste d’être émise interdisant ces marches.
 
Cependant, ces femmes saoudiennes férues de liberté et de justice, n'ignorent pas que dans cette révolte arabe, le régime saoudien reste le pays le plus rétrograde et le plus fermé de tout les Etats du golfe.

« Cette marche de contestation, vient s’ajouter à notre lutte que nous menons sur Internet via les réseaux sociaux » m'écrit Ahlam toute contente.

« Nous avons assez de vivre dans un pays ou existe encore toutes les répressions les plus dures contre les femmes et si le printemps arabe devait passer ici aussi, il se fera alors avec les femmes mais pas sans elles. » ajoute on amie Ahlam déterminée dans son message.
« …la prochaine manifestation le ton sera autre »

Médiatisée comme il faut, leur marche, je l’ai suivie avec beaucoup d’intérêt. Elles étaient une centaine à sortir faire entendre leur voix
 
Leur manifestation, elles l’ont voulue ainsi : vêtues de leur abaya noire, puisque elle leur est imposée, non accompagnées, puisque toute réunion avec l’autre sexe, leur est interdite. C’était une marche exclusivement féminine mais pas féministe, où même séparés, les hommes n’étaient les pas bienvenus .
 
Rien qu’à entendre leurs revendications pour lesquelles elles sont sorties d’abord, le droit de voter et le droit de se présenter aux prochaines élections, mais encore, ces femmes ont levé leur voix pour plus de liberté, d’égalité, plus de droits civiques, la fin de la domination patriarcale.
 
Le message est révélateur.

Réellement, bienvenues au XXI ème siècle.


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Ce que je pense ... je l'écris.

Le Printemps Arabe de la chaîne Al Oula

Sincèrement je suis déçue par la qualité de l’émission ‘Quadaya wa arae’ traduit par ‘Questions et Opinions ‘ diffusée hier soir en prime time, et en direct sur Al Oula.

Le concept de cette émission de 90 minutes est simple.Choisir un sujet d’actualité, inviter des dirigeants politiques, des leaders de partis, , des responsables syndicaux ,des acteurs de la société civile, diffuser d’un reportage ou micro- trottoir soigneusement préparé , animé par un journaliste qui donnera la parole à ses invités à parité et égalité .

Si les deux premières éditions, étaient de l’avis des téléspectateurs une réussite totale, finie la méthode du’ tout va bien Madame la marquise’, place à la parole libre, plus de langue de bois, plus de tabous,malheureusement ce n’est pas le cas de la 3 ème édition du mardi 29 mars censée aborder l’apport des partis politiques au projet de la réforme de la constitution.
C'était LAMENTABLE.

Si l’ensemble des personnes interrogées par le journaliste qui a aidé à la préparation de cette émission a été beaucoup plus courageux et plus audacieux, les invités du plateau ont renoué avec cette mauvaise habitude qui est la langue de bois, ce discours obsolète ,incompréhensible, classique et qui ne va absolument pas avec la conjoncture actuelle du pays, comme quoi me diriez-vous, c’est difficile la rupture avec un certain passé…

Même le journaliste Abderahman El Adaoui, dont les compétences professionnelles sont incontestables, a brillé par son absence.
Le débat était nul, pas de réaction forte, atmosphère électrique, des invités qui se regardaient en chiens de faïence… en somme ce débat nous a laissés sur notre faim.

Bref, cette émission, préparée peut-être à la hâte, ne doit plus se reproduire.Rappelez-vous que le Maroc passe par une phase cruciale.Rappelez-vous aussi de toutes les manifestations et marches entamées par tous les marocains de tout âge, sortis clamés, démocratie , libertés, justice,égalité, droits …les médias doivent s’inscrire dans cette dynamique, doivent répondre aux aspirations et doivent être à l’écoute de ce peuple aux revendications pacifiques ...et la télévision en premier lieu.

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