Les quatrains de l’artiste Ahmed Jaride revisite Omar Al Khayyâm à Loft Art Gallery
Exposition de l’artiste Ahmed Jaride du mardi 04 au 30 juin 2013
Les œuvres récentes présentées à cette exposition inspirée des« Quatrains d’Omar Al Khayyâm » qui mêle l’esthétique et la méditation.
Jaride part sur les traces de ce poète ardent (1050-1123) réputé par sa poésie souriante, sa réflexion perçante et la soif de vivre passionnément. Omar Al Khayyâm est un mort qui ne dort pas avec les morts mais vit parmi les vivants, aux cœurs des amants et aux esprits des créateurs. Il nous invite infiniment à un retour aux sources.
Ce n’est pas pour la première fois que l’artiste revisite un tel monument ; sa première exposition autour d’Ibn Arabi intitulée ‘Tourjomano Al Achwak » remonte à 1987.
L’exposition consacre, son goût pour la fragilité de l’être, de l’amour et la limpidité de l’esprit. Ses œuvres vivifient passionnément du nectar de la poésie et du mysticisme ; elles renaissent de l’oubli des phrases visuelles toutes faites, qui va de la déconstruction et la fragmentation à la peinture anti-narrative qui privilège le silence et la quintessence Jaride ne retrace pas l’histoire d’Al Khayyâm mais plutôt pousse plus loin sa recherche dans son monde où tout glisse dans le vide et la solitude, afin de jouir de la sérénité et de la lumière et savourer des moments en compagnie d’Omar Al Khayyâm. Mohamed Achaari a écrit : « J’imagine que l’artiste peintre Ahmed Jaride s’est fort bien intéressé à sa langue artistique qu’il réussit à purifier son expression dans tout écart rhétorique. Ses œuvres récentes offre au voyant une immensité troublante, capable de l’affranchir de la lourdeur du sens, tout en sachant que la trace n’existe pas dans la toile mais dans sa lecture ».
Loft Art Gallery
13 rue Al Kaïssi – Triangle d’or – Casablanca – Maroc
Tél : + 212 (0) 522 94 47 65
E-mail : yasmine.loft@gmail.com – myriem.loft@gmail.com
Communication :
ACTUS & CULTURE
Mohamed Bellaouchi «on m’a éduqué par l’exemple»
Ayant passé 34 ans à la tête de la Direction de la Météorologie Nationale, Mohamed Bellaouchi se prépare à prendre sa retraite. Ce fin connaisseur du climat et du temps compte bien continuer à faire profiter de ses connaissances ses contemporains. A côté de cela, il se lance dans un travail titanesque de collecte de proverbes et d’adages concernant la météo ainsi qu’un ouvrage sur l’histoire de la météorologie nationale. Pour nos lecteurs, il remonte le fil de ses souvenirs, nous parle de sa famille et de ses enfants.
Propos recueillis par Khira Arab
Qui est Mohamed Bellaouchi, notre Monsieur météo?
Je suis avant tout un marocain et un Oujdi à cent pour cent, qui croit en son pays et qui a toujours cru en l’avenir de la météo. Je suis un fonctionnaire de l’Etat et fier de l’être, malgré les nombreuses tentations et les offres alléchantes que j’ai eues. J’ai toujours voulu être au service de mes concitoyens. Je suis né à Oujda en 1952 et c’est dans cette ville où j’ai grandi et passé la plus grande partie de mon enfance et adolescence. Je suis l’aîné d’une fratrie de six frères et sœurs. Après un bref passage à la faculté de médecine, j’ai complètement changé de cap et c’est vers la Tunisie que je me suis dirigé pour préparer un diplôme d’ingénieur météorologique que j’ai obtenu en 1978.
Je suis père de trois grands garçons, dont deux sont des jumeaux et pour être franc, si je n’ai pas pu réaliser le rêve de mes parents, surtout de mon grand-père paternel, qui voulait ardemment, comme tous les parents de cette époque là, devenir médecin, je suis content et fier d’avoir confié ma blouse à mes enfants et je peux dire que mes parents sont encore plus fiers que moi de leurs petits-enfants.
Parlez-nous de l’éducation que vous avez reçue de vos parents? Et comment étaient vos relations avec votre famille ?
On m’a éduqué, que ce soit pour moi-même ou pour mes frères et sœurs, par l’Exemple. Le droit d’aînesse était de prime, le respect du plus ainé, la confiance, l’honnêteté et puis l’attachement à la famille et aux liens familiaux et aux liens du sang.
Avant, on vivait tous dans une grande maison et mon grand-père paternel était le chef de toute la famille Bellaouchi, c’était le patriarche. J’étais beaucoup plus lié avec mon grand-père que mon propre père. J’étais son préféré d’ailleurs. Il y avait cette complicité incroyable entre lui et moi, bien qu’il fût avancé en âge. Je me rappelle de cette anecdote concernant l’achat de notre premier poste de télévision. C’était moi qui devais le convaincre, chose que j’ai réussi à faire et on est allé le choisir ensemble.
J’adorai aussi les moments ou je récitais pour lui, quelques sourates du Coran, apprises au Msid, il était émerveillait et me récompensait par un peu d’argent. J’accompagnais mon grand-père un peu partout, à la mosquée, au souk, il m’emmenait dans ses voyages, pour ses visites à la famille éparpillée un peu partout dans l’oriental d’où mon attachement jusqu’a présent à ma famille et mon insistance sur la maintenance des liens familiaux.
Je rendrais aussi hommage à une tante paternelle qui m’adorait et qui m’a beaucoup donné. Ayant perdu ma mère très jeune, elle m’a comblé d’amour et d’affection. J’étais très attaché à cette dame merveilleuse et généreuse. D’ailleurs, tout au début, chaque fois que je présentais le bulletin météo, je pensais à elle. Pour moi, elle représentait la cible des Marocains à qui je m’adressais d’où ma façon de parler, doucement, clairement, en employant des mots faciles et compréhensibles, en expliquant les phénomènes naturels, avertir sans alarmer, ce qui m’a servi plus tard de déclic pour relativiser les choses en pleine intempérie ou canicule. Autrement dit, informer sans pour autant alarmer.
Quelles sont les valeurs que vos parents vous ont transmises? Avez-vous inculqué les mêmes valeurs à vos enfants?
Beaucoup de respect pour nos ainés, l’attachement à la famille qui est sacrée pour moi. Je passe quotidiennement une vingtaine de minutes au téléphone à discuter avec mon père de tout et de rien, j’aime l’entendre parler, raconter sa journée ….Il y a aussi la valeur travail et la valeur temps. Il faut accomplir son travail avec dévotion, ne jamais tricher, toujours respecter ses rendez-vous, être ponctuel sinon s’excuser et prévenir du retard. Il y a aussi la disponibilité qui est une qualité beaucoup plus qu’une valeur… Toutes ces valeurs, j’ai essayé de les transmettre à mes propres enfants. A commencer par le respect des aînés et de l’autre de manière générale, le maintien des liens avec la famille, l’estime de soi, l’honnêteté et la confiance comptent beaucoup, l’accomplissement des tâches qui nous sont confiées avec beaucoup d’application. J’ai aussi appliqué l’éducation par l’Exemple que j’ai reçu moi-même de mes parents.
Je n’ai jamais tenu de discours à mes enfants.
Je faisais passer beaucoup de messages et c’était à eux de prendre le meilleur et Dieu merci ça a toujours marché. Le courant a toujours passé entre nous. Bien qu’il n y ait jamais eu de relation de complicité entre nous, il y a eu toujours cette tendresse, nos relations père-fils étaient basées sur le respect, l’amour, l’affection. Les liens ont toujours été forts et solides entre nous. Et puis, je suis fier d’eux. Ils ont pu porter la blouse blanche que je n’ai pas pu offrir à mon père. Jad est médecin, son jumeau Joulane, ainsi que mon autre fils Walide sont tous les deux pharmaciens.
Qu’aimez-vous faire le plus avec vos enfants ?
Je passe tous mes moments de repos en famille. Quand mes fils sont tous disponibles, nous mangeons ensemble les plats mijotés par leur maman, on discute de tout sauf de la météo et de leur travail. On aime aussi regarder des émissions à la télévision et surtout les discussions à bâtons rompus qui s’en suivent. Ce que j’aime aussi, ce sont mes longues marches dans la forêt en solitaire, ou avec un ami très proche. Il y a aussi mes moments de lecture et mon travail social.