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samedi 3 septembre 2011

Good Morning….Oujda.



Il est temps que je me réconcilie avec toi, Oujda, ma ville Oujda délaissée. Je ne peux te bouder toute ma vie.
Une éternité que je n’ai pas passée de fêtes dans ma ville. Je t’ai quittée sans regrets, sans affliction.
Le souvenir de cette journée d’été 1977 est toujours là, c’était le pire de ce que j’ai vécu de toute ma vie. Hélas, là s’arrêtent les souvenirs.

 Si j’ai trouvé mon bonheur ailleurs, mon salut n’a jamais été au complet. On peut perdre  la raison, le bonheur, la sagesse, l’espoir, la fortune, la patrie, les souvenirs, les amis, les amours, moi je n’ai rien perdu, je m’invite au retour sur moi-même. Je viens reconstruire mon salut.
Les temps surgissent, je m’attarde, je rêve, mon âme plonge dans la quête de fraîcheur.

Nous nous approchons de ma ville. Une voiture, lancée à vive allure, nous dépasse.
 Une chaleur torride, le  soleil frappe mon corps, je baisse les yeux. Nous dépassons la voiture élancée, un procès se dresse.

Je vous prends en témoin :
Vous, les bornes silencieuses aux milles recommandations.
Vous, les collines que personne ne vient visiter,
Vous, les dunes où rien ne pousse,
Toi,le Chih, au parfum odorant, vagabond des vastes prairies,
Vous, les feuilles rougies ,séchées, dispersées,
Toi, le Chergui, desséchant gerbes et herbes flânées,
Vous, les champs aux besognes lourdes, aux sentiers tracés...
Vous, mes larmes rouges me conduisant au vrai pays, je vous prends en témoin…
Je viens enterrer la hache de guerre.

Que la Bénédiction d’Allah soit sur mes ancêtres, sur ma mère, sur mon père…

Ce soir, quand le crépuscule rose et violacé envahira ma ville et quand viendra la nuit, je m’abandonnerai désormais, corps et âme dans son noir velouté.
Texte écrit le 1 septembre 2011 sur l'autoroute Fès-Oujda.