Phot@Ali_Sahtoute |
«Le boomerang» de Ali Sahtoute à la Fondation Hassan
II pour les MRE
Ali Sahtoute vit et
travaille en Belgique. Son travail est présenté au Maroc, en Espagne, en France
et en Belgique. Le titre de l’exposition «Le Boomerang » est pour lui un événement
important qui marque le retour, “son" retour à son pays de
naissance. Et sans doute, la fin d’un parcours qui a pour objectif ou
mission de revenir à son point de départ.
http://actuelles.ma/blog/8018-boomerang-de-ali-sahtoute-a-fondation-hassan-ii-mre/
A l’entrée de
l’exposition, comment ne pas être impressionné par cette toile
géante, dédiée à une personne très chère à notre artiste. Sur 160
/120 cm, intitulée « Le guérisseur", cette toile est le portrait
du défunt père de Ali «
Il est là, il veille sur moi. C’est une manière de rendre
hommage à mon père, il était le premier à m'avoir soutenu dans mon art »
confie l’artiste. Cette merveille pleine d’amour et d’art, sera certainement
accrochée sur les murs de l’atelier de sa nouvelle demeure qu’il
vient de s’acquérir à Marrakech, car Ali s’établira bientôt au Maroc.
Phot@Ali_Sahtoute |
A une question posée
par notre consoeur Fatiha Mellouk pour la revue "e-taqafa" sur
l'émigration comme une expérience qui a marqué son expression
artistique, Ali Sahtoute dira "L’émigration
est une expérience fabuleuse riche de cultures. Vivre au delà des frontières
contribue à l’ouverture de l’esprit. Un tel déplacement nous donne
l’occasion de prendre du recul vis-à-vis du travail artistique et de
développer l’autocritique. Il est incontestable que c’est un enrichissement
professionnel et humain". Natif de Salé où il fait toutes ses études .La 1ère
exposition de Ali date de 1972, il avait alors 16 ans. En 1975, il s'inscrit à
l'Ecole Nationale des Beaux Arts à Tétouan, avec le peintre-artiste Mekki
Megara, il étudiera 3 années et se spécialise en peinture à l'huile. En 1978,
il arrive à Bruxelles à l'Académie Royale des Beaux Arts pour quatre années de
découvertes et d'études et où il apprend les techniques mixtes de la gravure.
En 1982, il quitte Bruxelles pour rejoindre l'Ecole Supérieure des Arts
Graphiques à Mons où il continue sa spécialisation dans le domaine de la
gravure pendant deux ans.
Ali se définit comme
artiste, peintre et sérigraphe exploitant ses capacités de dessinateur pour
mettre en scène le corps humain qu’il couvre pudiquement "La représentation du corps dans mes créations n’est pas pratiquée
avec retenue. Je dirais plutôt que les éléments du corps ne sont pas ma priorité.
Je m’intéresse plus à sa posture, à ses expressions qui nous incitent à le décoder.
A travers le corps, je mets en avant l’émotion qu’il porte et qu’il
transmet ».Concernant sa manière de travailler, la gravure est une
technique parmi bien d’autres ,Ali explique
“J’ai toujours été fasciné par le langage du corps, je peux l’interpréter par
diverses techniques, dessins, peintures » .Par la représentation des
postures du corps, des expressions et des tons discrets, l’artiste expose la
colère, la complicité, la séparation, l’obsession ou le paradoxe « Les émotions et l’énergie du corps humain
restent pour moi une source inépuisable, je les traduit par le biais
de la technique la plus raffinée jusqu’ aux touches brutes ».
L’exposition
L’exposition
présente 23 œuvres retraçant la carrière artistique de Ali. Ses travaux sont l’œuvre d’une méditation et concentration.
Les toiles “Vision”, “The Switching”, “Obsession” ,« Présence », « Le
dos de Sarah », “Métamorphose” ,“Transition”, « Message »,
« Protection » … sont pour Ali un vrai plaisir d’explorer le
comportement de l’être humain "Ce
sont des émotions très intimes. Ce type d’expression ne peut être défini mais
chacun peut l’interpréter comme il le sent. C’est comme un chanteur lorsqu'il
interprète une chanson avec émotion ». Le travail avec une
palette réduite notamment le blanc et le gris, est probablement dû à une
influence du climat gris de la Belgique. L’artiste est bien évidemment
influencé par les couleurs de son environnement " Le choix des couleurs est subjectif et très intime et souvent
difficile à justifier. Les titres de mes oeuvres sont une recréation émotionnelle
qui prend naissance durant l’évolution du travail sur la toile ».
Le travail de Ali
Sahtoute « Le boomerang » est exposé à l’Espace Rivages, Fondation
Hassan II des MRE, du 5 au 31 janvier 2018.L’entrée est libre.
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