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dimanche 5 février 2017

"La conférence des oiseaux expulsés " de Hachemi Salhi




Photo@KhirArab
"La conférence des oiseaux expulsés " de Hachemi Salhi
 
Publié chez Les Editions Babel Com, "La conférence des oiseaux expulsés " de Hachemi Salhi, est  consacré à l’expulsion collective des Marocains d’Algérie en 1975. Ce récit, exposé sous la forme d’un conte-poème original relate la douleur d’une catastrophe historico-politique et ouvre le débat, "sans rancune, ni tabou," sur cette tragédie humaine du vingtième siècle finissant. Si le devoir de mémoire est irrécusable, Il est vital à l’apaisement des souffrances individuelles, familiales, collectives et à la réconciliation.




Par cette oeuvre militante littéraire, Hachemi Salhi se veut un devoir de mémoire, vis à vis des familles, des parents, des ayants droits, et de la descendance. Lors de la présentation de son livre-récit à la librairie Kalila wa Dimna à Rabat, devant une salle comble, il y a eu beaucoup d’émotions, des larmes. De la colère et de la tristesse étaient là et pour apaiser l’ambiance Hachemi citera Mahmoud Darwich "Il est plus que le temps de refermer les cicatrices de la douleur individuelle et collective, d arrêter d épaissir le déni dans «  la présente absence » de nos êtres exilés, refugiés et de nos maisons abandonnées »
« Dans ce livre-récit je me suis inscrit dans le devoir de mémoire, aux générations futures. C’est un livre contre l’oubli, un livre pour le droit moral. Il est le porte silence de mes parents, de ce peuple à douleur, c’est une demande de réparations légitimes mais c est beaucoup plus une demande à ouvrir un débat sans rancune, ni rancœur »continuera Hachemi dans un ton très ému.  
Ces expulsions tragiques, qui se sont déroulées un 18 décembre 1975, un jour sacré, le jour du sacrifice, ont été organisées par les autorités algériennes avec une grande brutalité. Elles ont concernées des dizaines de milliers de marocains vivant en Algérie depuis des générations, des hommes et des femmes, des enfants et des personnes âgées .Hachemi insistera sur le fait que son récit n’est pas un règlement de compte mais cherche à ouvrir, sereinement, sans rancune, ni tabou, le débat sur un exode, un déchirement "il s agit de graver et ciseler les maux à travers les mots ».
L’enfant âgé de 1975
Né à Oran, ce voyage gratuit au bout de la nuit "Le petit oranais marocain" ne le vivra pas puisque en 1972 Hachemi a élu domicile au nord de la France en s’installant à Lille qu’il ne quittera jamais. Né a Oran, Hachemi Salhi est sociologue, statisticien, il travaille à Lille et vit à Villeneuve d’Ascq. Ancien membre du Conseil Economique Social et Environnemental Régional du Nord-Pas de Calais, il a présidé la Fédération Laïque des Conseils de Parents d’Elèves d’Ascq. Hachemi est aussi ancien membre du Conseil Economique Social et Environnemental Régional du Nord-Pas de Calais, il a présidé la Fédération Laïque des Conseils de Parents d’Elèves du Nord.
 Pour exprimer cette  tragédie humanitaire, l’auteur a choisi une forme qui mêle le récit au poème, empruntée à la littérature japonaise, le « conte-poème ». "Le titre de l’ouvrage se réfère au célèbre recueil persan de Farid Al-Din Attar (1177). C’est donc à travers une forme sereine, « sans rancune ni tabou », que j’exprime une tragédie qui trouve une résonance dans l’actualité»terminera la présentation de son ouvrage.
Les très belles illustrations qui accompagnent ce livre, sont de Aziza Filali, qui est une ancienne élève de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée et de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.
L’enfant expulsé dit au palmier-dattier :
« Déploie ton ombre sur l’ombre de ma maison qui saigne et déborde l’exequatur. Je crains que son désarroi ne quitte l’hospitalité de ma nostalgie et l’âme de mes jouets brisés.»
Le vieillard expulsé dit à l’hirondelle du printemps : « Retiens mon âme lorsqu’elle voudra partir en voyage de noces, elle se trompe souvent de saison d’amour. »
La jeune fille expulsée dit à la rose de l’églantier : «  Garde mon hymen recousu jusqu’à la fin des tempêtes. La mer et l’océan, mes amants nocturnes rentreront tard ce soir. A moins qu’ils craignent encore une fois le sang de mes menstrues où logent l’improbable et le divin. »




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