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vendredi 13 mai 2016

La Journée Internationale des Infirmières


Parcours de femmes: Rajaa Malakane
Photo@KhirArab

   La Journée Internationale des Infirmières est célébrée dans le monde entier le 12 mai. Rajaa Malkane est infirmière au service de pédiatrie générale à l’hôpital d’Enfants de Rabat. Elle nous parle de ce métier qu’elle adore et qu’elle continue de faire avec amour et dévouement.
Rajaa a réalisé le rêve de sa vie, devenir infirmière puisqu’elle exerce ce métier depuis maintenant un peu plus de 22 années. Elle travaille, la nuit et se repose le jour « La nuit, je l’ai choisie. Lorsque j’ai fini mes études d’infirmière en 1995, j’ai postulé au service néonatalogie de l’hôpital d’enfants de Rabat où j’ai travaillé pendant 17 années, j’ai acquis beaucoup d’expériences et de connaissances. J’ai demandé ensuite à rejoindre le service de pédiatrie générale où j’exerce depuis. Je fais mon job avec enthousiasme alternant une semaine de cinq jours et une de deux jours »se remémore-t-elle avec autant de plaisir que de fierté.
Si la formation dans une école de santé est nécessaire pour exercer ce métier, c’est sur le terrain qu’on apprend énormément de choses.
Au service de pédiatrie générale, Rajaa s’occupe des enfants malades hospitalisés, atteints de pathologies graves ou légères. Elle les soigne, assure les soins sur prescription médicale et les soins relatifs. Elle s’occupe et veille sur eux durant la durée de leur hospitalisation.La rigueur et la précision sont extrêmement importantes dans son service. « Il y a aussi les liens très forts qui se nouent entre ces enfants malades et moi, mais aussi avec les familles des enfants hospitalisés. Je vie avec eux leurs douleurs, leurs peines, leurs joies. »
Le métier d’infirmière est un métier qui demande d’énormes ressources d’énergie physique et une excellente santé. Son travail débute chaque jour à 20 heures, par la prise de connaissance du rapport de l’équipe de jour. Et de son côté, elle ne quitte jamais le service qu’après la passation des consignes par écrit au « Staff » qui prendra la relève. Son travail prend fin le lendemain à 8 heures du matin.
Un métier très prenant
Photo@KhirArab
Chaque infirmière est responsable d’un certain nombre d’enfants. Cela leur permet de s’adapter au rythme propre de chaque enfant, ce qui nécessite une grande souplesse. Chaque enfant dépend d’un médecin à qui elles font part de leurs observations. « Entre 21 heures et minuit l’activité est à son maximum. Entre temps, c’est surtout de la surveillance et la gestion des situations d’urgence. Sincèrement, il n’y pas une nuit type. Aucune nuit ne ressemble à une autre dans mon service » avoue Rajaa.
Rajaa évoque avec pudeur aussi les moments où elle craque. Car, des fois, en dépit de son acharnement, elle n’arrive pas à calmer la douleur d’un enfant et à retenir ses émotions. « Le plus dur pour moi c’est d’accepter le décès d’un enfants même quand on s’y attendait et puis l’annoncer à ses parents, c’est un des moments les plus redoutables ». Mais notre infirmière trouve un fort réconfort aux côtés de ses collègues, qui dit-elle, sont formidables, se soutiennent et s’entraident, ce qui les rend forts.
Après toutes ces années, Rajaa continue toujours à trouver drôle, la situation quand à 8 heures du matin quand elle quitte son travail « Je prends le même bus qui amène mes collègues au travail. On se dit bonjour et au revoir en même temps. Je rentre pour me coucher alors que mes enfants et mon mari viennent juste de quitter la maison, et je prends souvent mon petit déjeuner quand mes enfants viennent pour le goûter » s’amuse-t-elle à raconter. Ses journées de repos, elle les passe comme tout autre femme, partagées entre le quotidien d’une maman au foyer, et les vacations de toute femme. Rajaa est maman de deux jeunes garçons, de 15 et 19 ans , de brillants étudiants. Elle est sportive et aime beaucoup sortir.
Un mari si formidable!
Cependant, rien ne serait facile pour elle s’il n’y avait la présence de son mari, très compréhensif, qui l’aide et qui la soutient. « Mon mari a plus de temps et moins de contraintes d’emploi du temps, donc c’est lui qui s’est toujours occupé des enfants lors de mon absence. Pour une femme ce n’est pas toujours facile de travailler la nuit et puis travailler à la maison le jour. Sans l’aide de mon mari, je ne sais pas comment j’allais m’en sortir ».
Le mari de Rajaa a accepté le choix de travail de nuit de sa femme et a toujours fait preuve d’une grande ouverture d’esprit et l’a soutenue dans des moments difficiles. Dans ses moments de découragements, il lui répète souvent « tu ne vas pas arrêter ce que tu rêves de faire depuis longtemps ».
Raja n’imagine pas faire un autre métier que celui qu’elle a choisi par vocation quelques soient ses aspects positifs ou négatifs. Elle ne regrette jamais son choix « Ce que je regrette le plus est que les nouvelles recrues fassent ce métier plus par nécessité que par amour d’où cette défiance dans la qualité des services. c’est un métier noble et humain où l’on ne cesse d’apprendre et les contacts humains sont très importants et enrichissants ».
Mais le plus grand bonheur de Rajaa, c’est lorsque l’enfant malade quitte son service en pleine forme après son hospitalisation, pour reprendre sa vie normale, jouer et retourner à son école.
 » La joie des parents de savoir leur enfant guéri est pour moi le plus beau cadeau que pourrait me faire ce travail » conclut l’infirmière de nuit qui nous dévoile que la partie belle et humaine de l’iceberg de ce métier et qui relève de sa propre expérience.

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Voir aussi mon autre blog:
L'Observatoire des chibAnis&chibAnyates

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