EXILS
La galerie Bab Rouah de Rabat
accueille du 22 jusqu’au 21 mars, le projet d’exposition Exils
dirigé par Nadia Sabri,directrice du projet et commissaire de l’exposition.Cinq
artistes Mustapha Akrim , Zineb Andress Arraki,Joseph Ginestar,Myriam Tangi et
Ulrike Weiss sont invités à produire des oeuvres autour de l’exil en tant qu’élan
fondateur de la pensée et de l’action humaine.
Désiré ou contraint, l’exil pourrait-il être aussi un des
fondements de la création artistique ? Quelles sont les perspectives de l’exil ?
Quels sont ses points de vue ?
Des mots et des images comme frontière, limites ,
labyrinthe, objet d’exil, territoires d’exils et histoire visuelle des exilés sont
investis le temps d’une expérience artistique par les artistes invités à prendre
part à l’exposition Exils. Ces cinq artistes du Maroc ,de France
, d’Espagne et d’Allemagne,ont questionné la complexité de l’état d’exil,et ce
par le biais dé plusieurs médiums :photographies, installations, vidéos.
Nadia Sabri,initiatrice du projet et commissaire de l’exposition
nous confie que « Exil a été pour moi, à travers les échanges avec
les artistes que j’ai invité, le projet de mise en process de plusieurs approches
et points de vue ; la révélation, le temps de plusieurs expériences
artistiques des réminiscences et des résonances de ce mot hautement poétique
lorsqu’il est au pluriel ».Et d ajouter « Car au-delà de
leur aspect hautement incisif, violent et banalisé par la force des choses, les
Exils restent cette expérience humaine atemporelle et structurelle qui
nous rappelle avec force qu’il revient à l’homme incessamment de s’inventer et
de se façonner au-delà ou grâce au déracinement. »
Du lieu où l’on se tient, du lieu espéré, de celui
regretté
Dans son installation Sous les cendres autour de la mémoire
visuelle des exilés et notamment à travers les objets qu’ils transportent dans
leurs bagages, cadres, photos, clés, Mustapha Akrim , lauréat de l’Institut des
Beaux –Arts de Tétouan,explore les différentes facettes de cette mémoire
visuelle qui façonne la mémoire collective. Il réalise à même le mur, un
panneau d'étagères supportant plusieurs objets réalisés en béton mais qui
étonnamment rappellent la technique de la grisaille.
Zineb Andress Arraki, native de Casablanca, à travers sa série
de photos Restless in Rest, qu’elle réalise dans l’un des quartiers de sa ville , jette
un regard puissamment critique sur les projets structurants de la ville et leur
impact sur le paysage et sur une population qui peut se retrouver exilée chez
elle.
L’exil pour Joseph Ginestar de l’Espagne évoque plusieurs
significations liées à son parcours de vie.Il met un ensemble d’installations :La
Casa autour de la maison que nous transportons en nous-même et qu’on restitue
avec la propre histoire de chaque lieu qu’on visite. El Decret est une installation-hommage
aux population mauresque contraintes de s’exiler en 1609. L’Energio est
un travail qui interroge l’exil spirituel, celui des mystiques de l islam.
Un autre regard sur l’exil intérieur et la question de la
place qu’occupent les femmes dans la synagogue, est celui de Meriem Tangi qui
expose une sélection de photos de la série Mehitza, ce que femme voit. Chez
Meriem qui est née ,vit et travaille en France, l’élément séparateur, le plus
souvent un voile tient ces femmes à distance du centre et du rituel.
Dans l’installation Disparaître,Apparaître ,l’artiste
Ulrike Weiss qui nous vient de Francfort,, plonge dans la mémoire visuelle de
l’exode des juifs marocains dans les années 60 qui a connu le départ et la disparition
d’un savoir manuel féminin. En s’inspirant de certains objets dont on trouve
les témoignage au Musée du Judaïsme de Paris et au Musée du Judaïsme Marocain à
Casablanca, vêtements, bijoux, objets de la vie quotidienne attribués aux
femmes, l’artiste intervient sur les photographies de ces femmes. Une vidéo accompagne
l’installation dans laquelle Ulrike pose
son regard sur un autre exil douloureux qui marque l’actualité en Allemagne,
celui des réfugiés syriens.
Voir aussi mon autre blog:
L'Observatoire des chibAnis&chibAnyates
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