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lundi 2 mars 2015

Beijing +20

   Droits des femmes au Maroc: Un rapport sombre!
 Régression, lenteur, stagnation,passivité,retard, manque de volonté.L'ADFM,l'association démocratiques des femmes marocaines,de concert avec les 40 associations de la société civile demandent au gouvernement Benkirane de cesser d'aborder avec legerté et indifférence la question des droits des femmes et de s'engager réellement à mettre en œuvre  les lois garantissant la parité, l'équité et l'égalité suivant les dispositions de la Constitution et les engagements internationaux pris par le Maroc.





Photo@khira

   Au fil des 25 pages de ce rapport qui vient d'être rendu public en début de la dernière semaine du mois le plus court de l'année et le mois ou la communauté internationale a célébré la fête de l'amour. L'ADFM a présenté le rapport parallèle des associations marocaines sur la mise en œuvre de la Déclaration et du programme d’action de Beijing+20. Ce rapport relate la situation des femmes marocaines dans les 12 domaines prioritaires de la plateforme de Beijing. Il présente également les principales préoccupations et recommandations relatives à la situation des droits des femmes au Maroc, dans un contexte politique de plus en plus réfractaire à la parité et l'égalité entre les hommes et les femmes.
" Certes des avancées ont été enregistrées depuis une décennie. Les lois sont là, les législations et les institutions existent,mais au niveau de l'exécution et de l'application, il n'y a absolument rien. " nous confie une militante des droits des femmes.
"Avec ce gouvernement ,on est entrain de perdre  tous nos acquis. Les droits des femme gagnés en des années de lutte,on doit les reconquérir de nouveau" rajoute une porte-parole d'une des nombreuses ONG, militants pour les droits de l'homme, présentes en grand nombre ce jour ensoleillé qui annonce les prémices d'un printemps mouvementé.

Les associations de femmes s'inquiètent et se rebiffent!
En effet en parcourant ce document,on peut constater qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir vers l'égalité,la parité et la justice pour les femmes marocaines.
Les associations et les militants des droits des femmes qui se battent sur le terrain ne se préoccupent pas uniquement de la régression de leurs droits constitutionnels mais s'inquiètent aussi de l’absence de stratégies claires de l'actuel gouvernement. Concernent la protection des droits des femmes sinon comme l'exige la Constitution 2011, l'ouverture des chantiers de réformes de l'ensemble de la législation, notamment le Code pénal qui doit répondre aux exigences d'un code pénal moderne avec des composantes harmonieuses.
L'ADFM et l'ensemble des composantes de la société civile, dans ce rapport intitulé " Situation des femmes au Maroc 20 ans après Beijing" dressent un certains nombres de critiques sévères mais avec un "Rappel à l'ordre " au chef du gouvernement et ses ministres.

Statistiques et chiffres à l'appui,le rapport révèle la persistance de la pauvreté ,qui pèse de plus en plus sur les femmes ; l'accès inégal à l'éducation et à la formation avec des disparités entre les milieux rural et urbain de plus en plus dans l’enseignement secondaire ; recrudescence de la violence à l'égard des femmes,violence physique,morale ,harcèlement, viols,62,8% des femmes marocaines sont victimes de violence, dont 55 % dans le cadre conjugal note le document ; l'enquête du HCP en 2012 montre que les femmes restent sous-représentées (24,2%) dans les fonctions de responsabilités et dans les instances dirigeantes des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire ; une image toujours aussi dégradée , dévalorisante et  stéréotypée des femmes dans les médias marocains avec cette inégalité de l'accès et de la participation des femmes à l'ensemble des métiers de ce secteur ; violation des droits fondamentaux des petites filles , plusieurs dispositions et pratiques discriminatoires persistent comme le mariage des mineures dont le nombre a doublé, passant de 18.341 en 2004 à 35.152 en 2013 (99,79% des demandes concernent des filles); la polygamie en hausse,le mariage des musulmanes avec les non-musulmans interdit uniquement aux femmes marocaines,l’accès difficile des femmes aux procédures de divorce notamment dans le cas de discorde où la femme est obligée de produire des preuves du préjudice.  
La persistance des discriminations basées sur le genre dans tous les domaines entravant ainsi l'instauration d'une égalité entre les femmes et les hommes, inquiète et interpelle les organisations féministes et les organisations des droits de l'Homme. Pour autant, le pays n'est pas dans un vide constitutionnel, des lois ,des juridictions ,des institutions existent. L'article 19 de la Constitution de 2011 stipule que les hommes et les femmes sont égaux dans leurs droits politiques,économiques,sociales,culturel, environnementales.

La marche de la Dignité
Ce rapport publié par l'association Démocratiques des Femmes du Maroc sera présenté entre le 9 et 16 mars au sein de la 59e session de la commission de l’association de la femme à New York. Pour rappel c'est dans le cadre de la célébration par la communauté internationale du vingtième anniversaire de l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing, et compte tenu de l’importance de cette occasion pour relancer le débat à l'internationale et renouveler les engagements nationaux en faveur des des droits des femmes. Comme à l'accoutumée,aucune réaction n'est enregistrée de la part du ministère concerné ni de la part du gouvernement en place depuis les élections de 2012.Motus et bouche cousue. Circulez ,il n'y a rien à voir.

Cependant les associations des droits des femmes ne vont pas s'arrêter en si bon chemin. Elles observent, elles veillent ,elles réagissent.
Une marche d'une envergure nationale est prévue pour le 8 mars ,#8mars2015#Rabat#. Les femmes et les hommes qui déferleront les rues de la capitale le dimanche prochain, marcheront main dans la main pour réclamer,avant tout autre chose,leur dignité, bafouée ces derniers temps par les discours du chef de gouvernement, forts déplaisants."il s'agit de notre dignité avant tout,Ils peuvent tout nous prendre ,mais pas notre dignité" lit-on dans l'appel lancé par les initiateurs de cette marche, à savoir la Coalition féminine pour l'égalité et la démocratie. Certainement que personne n'a besoin de voir sa dignité bafouée, ses droits constitutionnels menacés,sa liberté d'expression et de circulation réprimée.

Dans ce contexte,une journée mondiale de la femme peut -elle être efficace pour mettre fin à toutes les inégalités dont sont victimes les femmes marocaines. Discriminations, sexisme,violences,analphabétisme,chômage,polygamie, mariage des mineures,impunité et injustice, menaces intégristes. L'engagement des marcheurs de dimanche en tout cas est formel,d'où l'urgence de fédérer tous mouvements féministes,associations et groupes de défenses de la même cause, avec le maintien de ce précieux geste de solidarité qui sera retenu de cette journée mondiale de la femme.

Pointé du doigt une nouvelle fois, le gouvernement islamiste doit honorer les promesses qui ont été faites jadis,lors de la campagne électorale de 2012 et qui sûrement ont trouvé , en premier lieu,les oreilles attentives des femmes qui les ont porté au pouvoir.
Au regard de ce qui précède ,la situation calamiteuse où se trouve le pays, ne profite à personne et avant de devenir les pays où il ne fait pas bon être femme,cette mobilisation qui sillonnera les rues Rbatis est un signal fort adressé par toutes les composantes de la société à la politique publique du gouvernement des islamistes.N'en déplaise à ceux qui font encore l'autruche.
Le 8 mars Je marche , Tu marches, ELLES marchent pour l'Egalité et la Démocratie.
#8mars2015#rabat#

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