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jeudi 25 décembre 2014

UNAHM


Citoyen et Citoyenne à Part Entière!

   Les personnes en situation de handicap mental refusent la précarité,et c'est tout à fait leur.      droit.Dans un sit-in organisé ce dimanche 21 décembre devant le siège du parlement,ils ont réclamé haut et fort de mettre terme à la marginalisation et l'exclusion dont ils sont victimes. Ils revendiquent le respect de leurs droits les plus simples ,reconnus par la nouvelle Constitution de juillet 2011.

Photos©khira




Pour cette manifestation, Fatouma est accompagnée de sa fille Safae une jeune fille de 15 ans a handicap mental .Toutes les deux,sont venues en autocar de la ville de Casablanca . Fatouma est habillée tout en blanc,elle est en deuil "Moi qui suis maman d’une enfant handicapée et deux autres enfants en bas âge,comment vais-je m'en sortir.ce n'est surement pas avec les 350 dhs promis par ce gouvernement qui vont me faire vivre" déplore cette dame qui vient juste de perdre son mari. Larbi et sa femme Khadija,eux sont venus de la ville d'Oujda. C'est leur fils ainé Benyounes,lui même souffrant d'un handicap depuis sa naissance,qui a fait ce long voyage de l'oriental vers la capitale.Etonnant,Benyounes me récite d'un seul trait l'article 34 de la Constitution"Dans la nouvelle constitution, l’article 34 fait obligation aux pouvoirs publics d’élaborer et de mettre en oeuvre les politiques visant à réhabiliter les personnes en situation d’handicap et à garantir leurs droits. C’est désormais un principe constitutionnel". Ironie du sort,ce jeune Oujdi à l'âge de cet article,34 ans révolus.
Saida ,Dounia et Hassan qui habitent la ville de Tanger ,sont membres d'une association pour personnes à handicap mental. Très tôt de ce matin froid et brumeux,ils ont pris le train, pour être à l heure à cet événement organisé pour leur cause " Nous avons pris le train de 5h 25 min pour être ici à Rabat à 9h 25, on ne voulait en aucun cas rater cette manifestation .Et puis on a fait un très bon voyage" tient à préciser Hassan,un jeune homme de 21 ans tout content de faire ce voyage avec ses amis de l'association.
Initié par l'Union Nationale des Associations œuvrant dans le domaine du Handicap Mental (UNAHM),un collectif de 70 associations de la société civile ,pour la défense des droits des personnes en situation de handicap mental,-
ce sit-in a également réunit plusieurs familles,amis,professionnels,organismes des Droits de l'Homme,personnalités de la société civile et politique, et sympathisants"C’est une population abandonnée, cela fait mal de voir que notre pays ne leur donne pas les mêmes chances" lit-on sur une banderole .
Les mêmes chances, c'est le droit à l'éducation,le droit au travail,le droit à la santé , le droit à la couverture médicale ...Selon la présidente de l'Amsei "la prise en charge de chaque enfant est de 2000 dhs par mois,l’association doit trouver 3.158.100 dhs complémentaires pour compléter la prise en charge de ces enfants.cette année le montant de l’appui du ministère a baissé de 272.200 dhs sans la moindre concertation ou information de l’association". Par ailleurs,le retard du versement des subventions de plus d'un an et demi,a entravé lourdement le fonctionnement des centres et des institutions.

Des aides dérisoires et discriminatoires!

Ce n'est pas seulement l'annonce faite par le ministère de tutelle de la baisse des montants des subventions des associations à bon nombre d'elles,qui a provoqué la colère de ce groupement mais,le collectif affirme que le non-paiement de la subvention 2013-2014 a pris toutes les associations de court "il s’agit d’une violation flagrante des droits des personnes en situation de handicap tel qu’énoncés dans la constitution marocaine et les conventions internationales, en particulier le droit à l'éducation. " rapporte le communiqué de presse de l'UNAHM.Désormais,les associations n’auront plus le droit, comme auparavant, à deux subventions à savoir celle relative aux projets de développement et celle relative à l’appui à la scolarité des personnes en situation de handicap. Une autre baisse a été enregistrée dans le montant des bourses accordées par le ministère poussant ainsi les associations à baisser gravement la qualité de la prise en charge des enfants.
Le ministère a, par ailleurs, exigé de ces institutions ,de limiter les dépenses liées à la subvention exclusivement aux salaires des éducateurs et les paramédicaux en fixant, de manière tout à fait arbitraire, le montant de référence des salaires en les estimant différemment selon les projets. Par cette exigence, le ministère a mis de côté tous les autres besoins d’encadrement et de gestion nécessaires à la prise en charge des personnes en situation de handicap mental.
"Le ministère de Bassima Hakkaoui est responsable de cette situation. Il est tenu d'assurer une formation scolaire, professionnelle aux enfants, aux adolescents et aux adultes présentant un handicap mental " poursuit la présidente de l'Amsei. Tant que leur état physique ou psychologique le permet, chaque enfant handicapé à droit avec les associations qui le représentent à participer, au même titre que les autres groupes de la communauté, aux politiques nationales et locales selon les textes de la Constitution .
Nous irons jusqu'au bout de notre action!

L'action de l’UNAHM étant dictée uniquement par le devoir citoyen et son engagement envers les personnes en situation de handicap "nous militons pour des droits refusés à des citoyens marocains différents, pour cause de handicap mental, droits pour lesquels nous irons jusqu'au bout de notre action" tiennent à préciser les organisateurs en guise de réponse aux déclarations de Bassima Hakaoui. Si pour ce collectif ,ces personnes sont des citoyens à part entière ,ils doivent donc bénéficier des mêmes avantages que pour les autres citoyens. Il n'en reste qu'ils insistent et persistent sur la liste des revendications ,liés entre elles d'ailleurs :
La mise en place d’urgence d’un budget d'Etat couvrant les coûts de la prise en charge des personnes inscrites dans les centres et les institutions spécialisées, ainsi que de leurs projets;les associations demandent aussi l’élaboration; la mise en place et le financement d’un projet de normalisation du protocole de prise en charge dans les projets existants;la création d'un organe gouvernemental en charge des personnes en situation de handicap mental et la mise en place d’une réelle approche participative entre les associations et le ministère de tutelle, vu la particularité du domaine du handicap mental.
En attendant les associations veulent aller plus loin et promettent d'envoyer à L'ONU et au Conseil des Droits de l'Homme,dans les jours qui suivront ce sit-in ,un mémorandum sur la situation des personnes en situation de handicap mental au Maroc bénéficiant d'une prise en charge ainsi que les associations les prenant en charge ainsi que leurs rapports avec le ministère de tutelle.
Enfin,sans imposer une date butoir,un ultimatum est lancé par ce même groupe ,au ministère de Bassima Hakkaoui et à son équipe promettant "d'entamer une grève au sein des centres,une heure,puis de 2 jours enfin d'un mois,allant jusqu'à la fermeture progressive des institutions " indique le communiqué.Avant que ces associations passent à la vitesse supérieure, à bon entendeur.

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