Le poète des peintres :
Hommage à Mohamed Kacimi ,L'art comme geste extrême
Hommage à Mohamed Kacimi ,L'art comme geste extrême
Une exposition-hommage regroupant toute l’œuvre picturale de l'artiste de talent Mohammed Kacimi, l'un des artistes marocains les plus appréciés se tient actuellement au musée de Bank Al-Maghrib et qui s’étalera du 28 novembre 2013 au 30 mars 2014.
Intitulée «L'art comme geste extrême», les visiteurs auront tout le loisir de venir admirer les quelques 55 chefs-d'œuvre réalisés entre 1965 et 2003, année de sa disparition.Une occasion pour commémorer le dixième anniversaire de la disparition d'un artiste des plus remarquables dans le monde arabe, revenir sur son parcours riche et mettre en lumière les œuvres qui ont marqué son époque.
L'exposition se veut un parcours articulé autour des œuvres-clés de Mohammed Kacimi, depuis les premières années de recherche jusqu'à ses dernières œuvres. Les tableaux réalisés entre 1960 et 1970 confirment l'intérêt de l'artiste pour l'école abstraite marocaine. Cette abstraction se greffera aussitôt à un engagement politique suite aux voyages de Kacimi en Irak, au Liban et dans les camps de Sabra et Chatila entre 1973 et 1974. Dans les années 80, l'artiste change de cap et s'intéresse au geste océanique pour enfin se consacrer à des thématiques variées telles Shéhérazade, les Atlassides ou encore la mémoire de Noor entre 1990 et 2003.
Mr Farid Zahi,commissaire de l'exposition,chercheur et critique d'art,souligne l'apport unique de Mohamed Kacimi "Cette exposition-hommage se veut un événement qui saura restituer la mémoire multiple et la grandeur incontournable de l'un des artistes les plus marquants de l'histoire plastique au Maroc et dans le monde arabe"
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1-" L'art comme geste extrême" est le titre de cette exposition-hommage
à Mohammed Kacimi. pourquoi l'avoir nommée ainsi?
La phrase est de Kacimi. Je n’ai fait que remplacer ‘peinture’ par
‘art’ pour mettre en valeur le caractère multiple de sa création.
C’était un artiste moderne, et un artiste contemporain qui a réalisé
des interventions, des installations artistiques ainsi que des
performances, à un moment où les artistes marocains étaient confinés
dans le tableau ! C’est aussi le titre de mon premier texte sur
Kacimi. Une sorte de retour à ces moments d’amitiés partagée dans la
création et le compagnonnage intellectuel !
2- Mr Zahi, cette exposition vous tient particulièrement à cœur. Pour
quelles raisons?
-J’ai connu Kacimi en 1976 à la 2e Biennale panarabe à Rabat. Jeune
écrivain à l’époque je m’intéressais à l’art. Ensuite après m’être
installé à Rabat, je l’ai côtoyé de près lui et Abdelkébir Khatibi
dont je traduisais les écrits en arabe. En 1999 il m’a demandé de lui
écrire un texte pour une exposition à Paris, puis un autre pour une
exposition à Bahrein. En 2002, un an avant sa mort, nous avons
organisé ensemble l’exposition « L’art comme acte d’appui » au
profit de l’Organisation Marocaine des Droits de l’Homme avec laquelle
il avait des affinités intellectuelles comme militant des droits de
l’homme. J’ai donc vécu cette amitié active pendant plus de 10 ans. On
se voyait souvent, on discutait et on rêvait ensemble.
L’amitié est une hospitalité partagée. C’était à mon tour de rendre
par cette exposition une sorte de dette que je lui devais et de lui
exprimer post-mortem combien j’appréciais en lui l’homme, le poète et
l’artiste. D’un autre côté, quand j’ai pensé à cette expositiion
hommage, nous avions l’intention au Musée Bank Al-Maghrib de soulever
la question de ses œuvres et de contribuer au sauvetage de ses œuvres
sous scellé pendant dix ans dans des conditions que tout le monde
connait. C’est un héritage national qui était en péril. Le hasard a
voulu que l’exposition coïncide avec la libération des oeuvres.
Notre but a donc été doublement atteint : par l’organisation de cette
exposition-événement et par la visibilité qu’elle a offert aux œuvres
séquestrés dans sa maison !
Voir aussi mon blog des ChibAnis et ChibanYates.
www.nonjenesuispasdansloubli.blogspot.com