S’il fallait, au monde, présenter mon pays
@ 2008-06-07 – 00:49:15
S’il fallait, au monde, présenter mon pays,
Je dirais la beauté, la douceur et la grâce
De ses matins chantants, de ses soirs glorieux ;
Je dirais son ciel pur, je dirais son air doux.
L’étagement harmonieux des mornes bleuissants ;
Les molles ondulations de ses collines proches
La changeante émeraude des cannes au soleil
Les cascatelles glissant entre les grosses pierres :
Diaphanes chevelures entre les doigts noueux
Et les soleils plongeant dans des mers de turquoise …
Je dirais, torches rouges tendues au firmament,
La beauté fulgurante des flamboyants ardents
Et ce bleu, et ce vert, si doré, si limpide
Qu’on voudrait dans ses bras serrer le paysage.
Je dirais le madras de la femme en bleu
Qui descend le sentier son panier sur la tête,
L’onduleux balancement de ses hanches robustes
Et la mélopée grave des hommes dans le champ,
Et le moulin grinçant sous la lune la nuit,
Les feux sur la montagne à mi-chemin du ciel ;
Le café qu’on recueille sur les sommets altiers
L’entêtante senteur des goyaves trop mûres …
Je dirais dans les villes, les torses nus et bronzés
De ceux qui, dans la rue sous la dure chaleur,
Ne se laissent pas effrayer par la plus lourde peine ;
Et les rameurs menant, à l’abri de nos ports,
Lorsque revient le soir, les corallins dansants
Cependant que les îles au large, paresseuses,
Laissent monter en fumée, au fond du crépuscule
La lente imploration de leurs boucans lointains …
Mais j’affermis ma voix d’une ardeur plus guerrière
Pour dire la vaillance de ceux qui l’ont forgé ;
Je dirais la leçon qu’au monde plus qu’étonné,
Donnèrent ceux qu’on croyait des esclaves soumis.
Je dirais la fierté, je dirais l‘âpre orgueil,
Présents qu’à nos berceaux nous trouvons déposés,
Et le farouche amour que nous portons en nous
Pour une liberté au prix trois fois sanglant …
Et le bouillonnement vif montant dans nos artères
Lorsqu’au fond de nos bois nous entendons, la nuit,
Le conique tambour que nos lointains ancêtres
Ont porté jusqu’à nous des rives de l’Afrique,
Mère vers qui sans cesse sont tournés nos regards …
S’il fallait au monde présenter mon pays,
Je dirais plus encore je dirais moins encore
Je dirais ton cœur bon, ô peuple de chez nous.
Marie-Thérèse Colimon.
Je dirais la beauté, la douceur et la grâce
De ses matins chantants, de ses soirs glorieux ;
Je dirais son ciel pur, je dirais son air doux.
L’étagement harmonieux des mornes bleuissants ;
Les molles ondulations de ses collines proches
La changeante émeraude des cannes au soleil
Les cascatelles glissant entre les grosses pierres :
Diaphanes chevelures entre les doigts noueux
Et les soleils plongeant dans des mers de turquoise …
Je dirais, torches rouges tendues au firmament,
La beauté fulgurante des flamboyants ardents
Et ce bleu, et ce vert, si doré, si limpide
Qu’on voudrait dans ses bras serrer le paysage.
Je dirais le madras de la femme en bleu
L’onduleux balancement de ses hanches robustes
Et la mélopée grave des hommes dans le champ,
Et le moulin grinçant sous la lune la nuit,
Les feux sur la montagne à mi-chemin du ciel ;
Le café qu’on recueille sur les sommets altiers
L’entêtante senteur des goyaves trop mûres …
Je dirais dans les villes, les torses nus et bronzés
De ceux qui, dans la rue sous la dure chaleur,
Et les rameurs menant, à l’abri de nos ports,
Lorsque revient le soir, les corallins dansants
Laissent monter en fumée, au fond du crépuscule
La lente imploration de leurs boucans lointains …
Mais j’affermis ma voix d’une ardeur plus guerrière
Pour dire la vaillance de ceux qui l’ont forgé ;
Je dirais la leçon qu’au monde plus qu’étonné,
Donnèrent ceux qu’on croyait des esclaves soumis.
Je dirais la fierté, je dirais l‘âpre orgueil,
Présents qu’à nos berceaux nous trouvons déposés,
Et le farouche amour que nous portons en nous
Pour une liberté au prix trois fois sanglant …
Le conique tambour que nos lointains ancêtres
Ont porté jusqu’à nous des rives de l’Afrique,
Mère vers qui sans cesse sont tournés nos regards …
S’il fallait au monde présenter mon pays,
Je dirais plus encore je dirais moins encore
Je dirais ton cœur bon, ô peuple de chez nous.
Marie-Thérèse Colimon.
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